yas: avec « Les hirondelles de Kaboul » (2002) et « Les sirènes de Bagdad » (2006), « L’attentat » (2005) appartient à ce que beaucoup appelle « la trilogie » de Yasmina Khadra dans laquelle l’auteur algérien dépeint avec beaucoup d’humanisme la situation au Proche Orient et en Afghanistan.
Ce roman raconte l’histoire du docteur Amine Djaafri, chirurgien dans un hôpital de Tel-Aviv. Lui, et sa femme Sihem, sont deux palestiniens naturalisés israéliens. De part sa profession, Amine a rapidement gagné en notoriété s’offrant ainsi, à lui et à son épouse, une vie aisée au sein de la haute sphère de la société de Tel-Aviv. Mais voilà, qu’un jour un kamikaze se fait exploser dans un restaurant non loin de l’hôpital où il exerce. Cet attentat est loin d’être le premier à frapper la ville mais il causera un véritable cataclysme dans la vie du Dr Djaafri car son auteur n’est autre que sa propre femme.
Dès lors, tout bascule dans la vie d’Amine. Il ne comprend pas comment sa femme, son amour, avec qui il vivait un bonheur parfait, a pu le trahir de la sorte. Pourquoi? Pourquoi avait-elle fait ça? Et surtout pourquoi lui avait-elle fait ça?
Un attentat, donc, qui est rapidement suivi d’un entêtement. L’entêtement de ce mari voulant absolument comprendre les raisons qui ont poussé sa femme à se donner ainsi la mort. Il n’hésitera pas alors à se frotter, au péril de sa vie, à des groupes intégristes très bien organisés au sein desquels les informations ne filtrent presque pas.
Ce livre est une merveille à bien des niveaux. Yasmina Khadra y décrit de façon remarquable les sentiments humains, avec beaucoup de justesse et de sincérité. Nous suivons Amine dans sa quête de vérité. La quête d’un mari dont l’orgueil a été piqué au vif, se persuadant qu’en agissant de la sorte sa femme n’a pu que le tromper en lui préférant les idées et les opinions qu’un autre a pu lui insuffler. Mais les choses sont bien plus complexes qu’il n’y parait et la notion de bonheur reste bien subjective. Khadra nous dépeint, aussi, avec beaucoup d’objectivité le conflit israélo-palestinien, toile de fond du roman. La tolérance qui ressort de son écriture est prodigieuse constituant un de ses atouts majeurs. Le tout étant merveilleusement bien écrit et personnellement, j’ai beaucoup apprécié toutes les expressions imagées qui apportaient une grande beauté aux descriptions.
Au final, je suis très contente du concours de circonstances qui m’a amenée à lire ce livre car armée de mes préjugés, j’évitais ce « genre » de romans que je croyais être trop axés sur la politique alors qu’au final j’ai découvert une magnifique histoire humaine. Et je ne peux que vous conseiller de lire « L’attentat ».